American Airlines

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Thierry Brun, Editions Kubik, American Airlines

vendredi 2 janvier 2015

Dobermann Saga énervée et jouissive d'un ennemi public. Ring Editions.

Dobermann

Genre : Saga énervée et jouissive d'un ennemi public, braqueur de banque, chef de gang et adepte du 357 Maximum, son parcours contrarié par les forces de police et concurrents directs.

Unité de temps, contemporaine.  Unité de lieu, un Paris et sa banlieue réinventés en théâtres pour voyous.



Dans les années 80, Joël Houssin livre d’un jet 19 romans policiers hargneux et sanguinaires,  qui aujourd’hui se révèlent visionnaires.

Petit retour en arrière. A l’époque, Ronald Reagan dénonce l’Union soviétique comme « l’empire du mal », le visage de feu Jacques Mesrine s’étale sur les affiches de cinéma, le groupe de hard-rock Trust tente en vain de chanter le Mitard dans les prisons françaises, la France inaugure le pouvoir mittérandiste, les derniers bastions révolutionnaires de l’ultra gauche sombrent dans le terrorisme et les cours de bourse explosent à la hausse. 1981.

Dans ce contexte, le Dobermann gronde pour la première fois au Fleuve Noir, collection Spécial Police. Les personnages sonnent forts et justes, l’action prime, les dialogues claquent. C’est rythmé comme un solo de batterie. Coup de maitre. Une série est née.

 Joël Houssin, n’est déjà pas un inconnu.  Depuis 1975,  il publie une science fiction sombre qui pose la question de la raison au monde. La réponse est sans équivoque : ses personnages sont en but à des zones dévastées, livrés à la loi de la survie, précipités dans un futur qui ne les mène nulle part.

 Son nouvel héro est un bien étrange animal ancré dans le présent. Charismatique, contemporain de George Besse, rebelle sans étendard, il casse des banques. Il n’est ni le premier, ni le dernier despérado des villes imaginé par les auteurs de la série Spécial Police, mais Houssin hausse le ton et le niveau, ose la fête macabre, balance les bastos avec joyeuseté, va ainsi à l’encontre d’une certaine prose policière, cinématographique ou livresque. 


Là, on est dans le réel.  A l’américaine.  L’écriture est vive, précise. Le propos, limpide :  vivre vite et mourir dans une société où le bien n’est plus représenté par les élus.  Dans le traitement de fond, fini le criminel à la papa, même si la forme colorée par Houssin rend hommage à Auguste Lebreton et Albert Simonin ;  Raymond De Neuilly, Moustique, l’Abbé…. L’héritage, qui flirte avec le folklore, s’arrête là.  

Dans un Paris fantasmé en quelques phrases pour planter le décor, le Dob casse la baraque et veut jouir de ce qu’il peut arracher aux nantis. Point barre. Il te nique, et,  ni il ne s'apprivoise, ni il ne s'encage. 

La suite ici : http://salon-litteraire.com/fr/le-salon/content/1914847-surpredateur



Thriller. Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.