Nous sommes tous autres.
Article du Point.fr
Avant de s'attaquer très prochainement au mythe Freud, Michel Onfray s'est passionné pour une autre figure de cette ère du soupçon qui a réinventé l'homme : celle de Nietzsche. Au point d'avoir envisagé, après lui avoir consacré de nombreux ouvrages (dont L'Innocence du devenir, La Vie de Friedrich Nietzsche ), de transposer la vie du penseur sur grand écran ( lire notre article ). Mais, faute de concrétiser rapidement son souhait, Onfray a accepté les sollicitations d'un jeune dessinateur, Maximilien Le Roy. Ce dernier a proposé au philosophe de s'appuyer sur le scénario conçu pour le cinéma afin d'en faire une BD. Michel Onfray, qui s'avoue profane en la matière (ses connaissances se bornant à Tintin et Astérix , Reiser, Geluck), s'est dit ébloui par "le travail extraordinaire" réalisé par Le Roy.
 L'ensemble est une adaptation fidèle de la vie du 
philosophe, de la découverte miraculeuse de Schopenhauer à la relation 
tumultueuse avec Wagner, en passant par le statut de paria universitaire
 (comme un écho au propre rapport d'Onfray à l'institution), pour finir 
avec le détournement de sa pensée par sa soeur Élisabeth au profit de 
l'idéologie nazie. L'oeuvre prend surtout une ampleur intéressante 
lorsque le trait sage de Le Roy s'emporte, épousant les passions 
d'Onfray pour la pensée libératrice du philosophe au marteau et ses 
tirades contre les arrière mondes du platonisme et du christianisme. 
Sans oublier les démons intérieurs grandissants qui finiront par 
conduire Nietzsche vers la folie. Mais c'est aussi dans l'intimité des 
gestes les plus anodins (Nietzsche au marché, achetant des tomates ou 
admirant les étoiles) que l'on perçoit l'émouvante et impossible 
aspiration à la paix intérieure de celui qui voulait "donner des 
solutions pour vivre dans le monde et parvenir à la joie".

 
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