Boojum, Magazine Littéraire. Ce qui reste de candeur, entretien avec Thierry Brun
Boojum, le magazine de la culture sous toutes ses formes, de la série Tales from the Loop aux travaux de l'historienne Marie Boutier-Bitan, propose un entretien avec Thierry Brun pour la publication de son roman, Ce qui reste de Candeur, éditions Jigal.
Extraits
Loïc Di Stefano:
"Ce qui reste de candeur est d’abord l’ancrage de l’humain
dans la noire tourmente d’un témoin protégé, si peu protégé… C’est une
ambiance, poignante, servie par une écriture acérée, sèche, qui ne
négocie rien.
Thierry Brun, dans ce roman tant attendu, montre combien il maîtrise
l’art d’aligner tous les poncifs et de les tordre un par un. Thomas est
installé dans un rôle et très tôt on sait qu’il est voué à mourir. Et
chaque pas qu’il fait est une avancée vers cette issue. Et pourtant, en
même temps, chaque étape franchie laisse entrevoir un peu de lumière, à
laquelle s’accrocher pour continuer à vivre, malgré tout."
LDS : Le récit est à la première personne, comme en immersion. Pourquoi choisir ce temps très personnel ?
"Quand l’évidence de l’intime est là, on ne se pose pas de questions.
Thomas Boral ne pouvait vivre à la troisième personne. Il n’y aurait
aucun regard extérieur. Ce serait pulsionnel, sans aucune analyse. Rien
n’est vraiment expliqué, on découvre peu à peu les ressorts de
l’histoire, la psychologie des personnages. Tout passe par Thomas. Ce
qu’il est apte à comprendre, ce qui n’est pas dit, dans les silences,
les ellipses. Il n’entend pas bien, pas tout. C’est un homme ordinaire.
Il n’a rien de ces personnages de fiction capables de recul sur ce
qu’ils vivent et d’en tirer des conclusions qui vont les tirer du
mauvais pas. Il avance comme il peut et trébuche. Il est attiré par les
gens bizarres. Thomas en mode Jese fait avoir, n’est
pas plus malin que son voisin. Il va vers des choses qui peuvent
paraitre négligeables dans un roman policier, mais terrifiantes en
profondeur : les sentiments, les relations qu’entretiennent les gens
entre eux, les hommes et les femmes, C’est la vraie vie"
La suite de l'entretien est à découvrir ici :
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