" Avec Le Convoi, Frédéric Schoendoerffer
nous propose une virée dans la série B à la française. Ce qui, de base,
pouvait nous plaire tant, à la rédaction, nous sommes friands de ces
productions. Cela débute plutôt bien, et l’on peut au moins concéder au
réalisateur de bien installer les enjeux du film. La situation est bien
exposée, avec un calme assez étonnant.
Pas dans la caractérisation des
personnages, on va y revenir, mais dans la mise en scène qui, si nous
allons voir qu’elle ne tient pas toutes ses promesses, a au moins le
mérite d’assurer le bon fonctionnement narratif. Si l’on se prend un peu
au jeu, avec un vrai plaisir dans ces huis-clos motorisés, très vite
nous avons des petits signaux, qui nous préviennent des qualités et des
défauts qui vont débouler tout du long.
Comme le titre de l’article le laisse présager, Le Convoi
n’est pas totalement un film tendu, sombre, comme nous le montrait la
bande annonce. La caractérisation des personnages, dans une situation
qui privilégie les endroits au périmètre très limité, ne pouvait que
poser un véritable problème de mise en scène à la longue : comment
meubler ?
Le réalisateur fait le choix du dialogue, via un scénario qui
demande, par essence, à ce que les différentes voitures soient toutes
tenues par au moins une problématique. Ou, alors, comme dans le Go Fast d’Olivier Van Hoofstadt (film sorti en 2007), le conflit pouvait intervenir de l’extérieur.
La solution du Convoi, qui paraissait payante au moins au même titre, devient, au fur et à mesure, un vrai défi de mise en scène, et Frédéric Schoenderffer
ne semble pas avoir bien pris conscience de ce fait à l’écriture. Si
nous prenons, tout au long de l’œuvre, un plaisir coupable lié à des
répliques, des passages mieux emballés que d’autres, l’on ne peut nier
avoir été assez surpris par certains éléments."
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