American Airlines

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Thierry Brun, Editions Kubik, American Airlines

lundi 12 août 2019

Le crime de Bartoc. Polar


Ça s’était mal passé. Le riche salaud lui avait proposé de l’argent pour qu'il oublie Sandra. Bartoc en avait besoin de ce fric. Alors, il avait accepté, prenant les liasses comme on consent à pointer au resto du cœur, et, il avait tourné le dos à son misérable donateur. Misérable. Oui, mésirable parce que personne ne devrait se payer le silence et l'oubli. Le silence, ça se méritait. Quant à l'oubli, il appartenait au Temps, pas à un enfoiré de richard. Quant à Sandra.... Il ne savait plus. Il était perdu.

Alors, il était revenu, le cerveau retourné par la honte, par la rage, par la haine qu’il vouait à ceux qui pouvaient s’acheter la colère des pauvres. Le salaud lui avait ouvert, confiant, et lui, il avait frappé un seul coup, dans le front, avec son marteau. Le salaud était tombé tout raide en se tenant le crâne, en gémissant des trucs comme " vous êtes fou" " mais pourquoi? ". Bartoc avait donné d'autres coups. Il n'avait pas compté. Les cris du salaud étaient insupportables. Bartoc avait volé tout le cash qu’il avait pu trouver. Vite. Tout ramasser, empocher, mettre à l’abri.

Quelques semaines avaient suffit. Bartoc était allé se dénoncer, parce qu’il était comme ça, Bartoc. Condamné pour crime passionnel. Il était parti faire sa peine. Son pécule l’attendait dans un container du port qui sentait l’acier et l’eau. Et, c'est bien connu, l'eau et le papier ne font pas bon ménage.
Pauvre Bartoc 
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Thierry Brun. Le crime de Bartoc.



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