American Airlines

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Thierry Brun, Editions Kubik, American Airlines

mardi 29 septembre 2015

Roman Fantastique. « Le maître des illusions » de Donna Tartt.

Roman Fantastique. « Le maître des illusions » de Donna Tartt.

« Le maître des illusions » de Donna Tartt. Donna8
" Même s’il sonne parfois un peu artificiel, le parallèle entre les cours de grec et la vie des étudiants est assez intéressant et donne toute l’originalité au récit en lui évitant d’être une « banale » histoire de meurtre. Le personnage de Julian Morrow, sorte de gourou à la fois paternaliste et autoritaire, est à ce titre très intéressant et tout aussi énigmatique. Les pages du début où sont exposés quelques-uns des préceptes (aux accents d’endoctrinement) de ses cours sont particulièrement réussies et trouveront leur résonnance dans les évènements qui suivront.
 donna
(…)« Il est dangereux d’ignorer l’existence de l’irrationnel. Plus une personne est cultivée, intelligente, réprimée, plus elle a besoin d’une méthode pour canaliser les impulsions primitives qu’elle s’est efforcée d’éliminer. Sinon ces forces puissantes et archaïques vont s’amasser et grandir jusqu’à se libérer, d’autant plus violentes qu’elles ont été retardées, et souvent assez brutales pour anéantir complètement la volonté.«
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On retrouve ici les racines de l’univers d’Ellis : un monde de luxe où s’affrontent l’orgueil, la passion, la jalousie en même temps que l’alcool, la drogue et d’étranges pratiques antiques qui mèneront ces jeunes jusqu’à la folie. Elle insiste aussi sur l’importance des statuts (le narrateur est un jeune boursier) et des apparences qu’il faut tout faire pour sauver. Les chapitres sur les vacances scolaires où le narrateur préfère dissumuler son abandon familial et manque de périr de froid dans une vieille bicoque, sont assez poignants.
  Donnas
La valeur de ce roman tient surtout à son atmosphère envoûtante que l’auteur excelle à créer. Elle nous entraîne dans un vertige de paysages grandioses tout droits sortis d’un « tableau de Constable », où s’entremêlent les odeurs, les couleurs, les lumières et les ombres d’une nature qui tient un rôle majeur. « J’errais comme un somnambule, abasourdi et ivre de beauté. Un groupe de filles aux joues rouges qui jouaient au football, queues de cheval au vent, leurs et leurs rires atténués par la prairie veloutée au déclin du jour. Des pommiers craquants sous les pommes, avec en dessous des fruits rouges tombés sur l’herbe, l’odeur lourde et sucrée des pommes qui pourrissaient par terre, le bourdonnement régulier des guêpes (…) Le choc de voir pour la première foi un bouleau se dresser dans le noir, le soir, aussi mince et indifférent qu’un fantôme. Et les nuits d’une ampleur inimaginable : noires et venteuses, énormes et agitées, traversées d’étoiles. » ou encore les promenades en barque sur « le lac lumineux et tranquille« , « les remous des rames », « le bourdonnement hypnotique des libellules » se fondant avec un discours sur la peinture de la fin de l’empire bizantin, « les joues rouges de Camilla, ensommeillée laissant sa main dans l’eau« , « les feuilles jaunies des bouleaux qui tombaient des arbres et flottaient jusqu’au lac« …, leur maison de campagne qui restera dans son esprit comme « un splendide mélange d’aquarelles, blanc invoire et lapis-lazuli, marron, rouge et or et terre de sienne« , « un éclat de lune, blanc comme une rognure d’ongle qui flotte dans la grisaille« …
 donnafront
Elle sait aussi alterner des climats étouffants et angoissants avec d’autres de bonheur et de plénitude absolus ou encore électrisant voire érotique…
A sa lecture, on s’évade très vite, porté par les images riches qu’elle suscite dans notre imaginaire, par son écriture très expressive, fluide, lyrique et parfois un peu précieuse. Toutefois, on ne peut s’empêcher de regretter les nombreuses longueurs (pages de dialogues qui s’éternisent, les descriptions d’indices qui préparent à une révélation mais qui s’enlisent par leur durée excessive tels que les doutes qui assaillent le héros sur ses amis ou encore les pages sur les tares de Bunny pour justifier ce qui suivra…) ou encore quelques clichés du genre sur l’alliance entre l’érudition et la décadence." http://www.buzz-litteraire.com/  donna2
Thriller. Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.

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