American Airlines

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Thierry Brun, Editions Kubik, American Airlines

samedi 6 septembre 2014

Meilleur Thriller. Genre : Résurrection

Skyfall. Mort Inaugurale.

Sam Mendes.

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"Skyfall ressemble par bien des aspects à M : I 4 (Brad Bird), et probablement à un certain ordinaire du blockbuster mondialisé à très gros budget. On y trouve le même type de séquence (la course-poursuite d'ouverture, variant sans fin les moyens de locomotion et jouant sur le pittoresque d'un lieu), de construction narrative (rattraper l'échec de la scène inaugurale, le méchant « intermédiaire » s'échappant), de figure (le gros vilain queer), voire de plan (travelling avant et panoramique vers le bas « vertigineux », avant que le type, accroché au 157 ème étage d'une tour, ne tombe). "
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" Même le thème de la défaillance (physique, technologique) est devenu banal. Il serait possible de poursuivre cette liste longtemps, ou de varier en ironisant (l'arrivée de Bond dans le casino à Macao, qui devrait logiquement se conclure par l'incrustation d'une marque de luxe quelconque) ou en s'extasiant (la séquence dans le gratte-ciel de Shanghaï, jouant habilement et élégamment des néons et des parois de verre, de la surface et de la profondeur). "


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" L'intérêt de ce film dépasse cependant la reconnaissance de sa « qualité », c'est-à-dire aussi bien son emploi des bonnes recettes que son inventivité, en tant que blockbuster. Pour James Bond, aussi bien entre les séquences que dans les séquences, les intervalles ne sont que mort et résurrection (le générique, comme intervalle « plein », le met superbement en scène). Ce n'est pas une facilité de scénario si chaque péril ou mort passe à la trappe de l'ellipse (abattu lors du prologue, on le retrouve sur une île - accroché sous un ascenseur, il parvient au palier – etc.). L'action est à chaque fois menée à son terme. "

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" L'au-delà (du geste, de la vie) est pour le raccord, qui le ré-enchaîne à son mouvement perpétuel. Le récit y gagne en efficacité (pas besoin de justifier les retours), le personnage en substance. Le rapprochement avec la télévision, pas fortuit puisque c'est là que la question de la série y est actuellement le plus richement pensée, ne doit pas occulter l'autre effet qu'a eu la sérialité et la longévité de James Bond : la constitution d'un mythe, en l'occurrence national. Moins séducteur macho, moins impérialiste aussi, il est ici l'incarnation d'un esprit « churchillien », qui pourrait se résumer à faire tenir la maison, quel qu'en soit le prix. L'Angleterre n'exporte pas son image de marque, elle tente de survivre dans un monde où sa place se réduit."

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" Agent secret, James Bond n'avait déjà plus en propre ni vie, ni identité.. Emblème (du cinéma et d'un pays), il n'a même plus la possibilité de mourir. Comme l'indique un carton final, il sera toujours là dans cinquante ans. Fuyant Londres avec M pour échapper aux attaques terroristes, Bond se réfugie dans la maison familiale de Glencoe. Il sort pour l'occasion son Aston Martin et, avant de se barricader dans la solide bâtisse écossaise, prend une pose toute conneryienne au bord de la route. Aucun second degré, pas même l'esquisse d'un clin d'oeil. Le passé est là, les images reviennent, mais il faut en assumer le poids. L'attaque de l'antique demeure jettera sur la lande alentour les lueurs de Turner (« le peintre des incendies »). L'Aston Martin est détruite." 



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" La pierre grise qui semblait immuable explose et s'effondre. Un immense brasier s'élève. En contre-champ, une frêle lueur, la lampe de M et du garde-chasse de la maison, s'éloigne dans la nuit à la recherche d'un abri. Entre la destruction et la persistance, James Bond est le corps souffrant qui ne peut mourir. Le temps n'a pas de prise réelle sur lui. Il a, contre l'opaque fugacité de Turner, la netteté « éternelle » du symbole et du cliché. Ne lui suffit-il pas de recouvrir par son impeccable costume ses cicatrices pour retrouver sa ligne claire ?"


La suite ici : http://www.debordements.fr/spip.php?article127


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