American Airlines

American Airlines
Thierry Brun, Editions Kubik, American Airlines

mardi 30 septembre 2014

Paris et le french roman noir. Modiano et Jean-Bernard Pouy

Noir Paris

noir_v9


"Le fantôme de Paris tel qui n'est plus, poursuit aussi le héros amnésique du roman pseudo-policier de Patrick Modiano Rue des Boutiques obscures (1978). Son enquête l'amène à travers des quartiers, les souvenirs vagues l'envahissent sans apaiser pour autant. Pour Modiano, Paris n'est pas seulement un plan rempli des noms des rues, son Paris est une ville d'impressions, d'émotions, de sentiments :
« J'avais marché jusqu'à la fenêtre et je regardais, en contrebas, les rails du funiculaire de Montmartre, les jardins du Sacré-Coeur et plus loin, tout Paris, avec ses lumières, ses toits, ses ombres. Dans ce dédale de rues et des boulevards, nous nous étions rencontrés un jour, Denise Coudreuse et moi. Itinéraires qui se croisent, parmi ceux que suivent des milliers et milliers de gens à travers Paris, comme mille et mille mille petites boules d'un gigantesque billard électrique, qui se cognent parfois l'une à l'autre. Et de cela, il ne restait rien, pas même la traînée lumineuse que fait le passage d'une luciole »
noir_v11
" Il est quand même rare que Paris soit le sujet principal d'un roman policier. Comme
nous l'avons vu, la plupart des romanciers l'utilisent comme un décor, rarement dépourvu de charme. Même dans la métropole de Jean-Bernard Pouy qui n'est pourtant pas un endroit extrêmement réjouissant, son humour acide vise plus les habitants que la ville elle-même :
« La Place des Invalides s'aplatissait dans le rose du soir. La circulation avait lentement dépéri, et les habitants de ce quartier anesthésiés par le bon goût et l'ennui avaient soit déserté le lieu de travail ministériel, soit réintégré les appartements luxueux où le Journal Télévisé de 20 heures accaparait leurs regards
désespérément inquiets 
»
noir_v10
" Les différents personnages de Pouy, conformément aux tendances du roman noir, sont déçus de se retrouver à Paris, les gares - premiers contacts avec la ville, suscitent leur aversion particulière :
« En face de la gare de Dunkerque, j'ai acheté une grosse veste en velours fourré. C'est encore l'hiver, ici. J'ai pris un billet pour Paris. Gare du Nord. Ces simples mots, gare du nord, ont fait plus que tout le reste du voyage pour me remettre en phase. Plus que l'odeur du tabac froid et celle des foules de gens pressés, plus que le bruit des haut-parleurs, plus que les interjections en français entendus au comptoir du petit café, bien sûr, je me suis précipité, commandant comme un crétin le café crème croissant dont il semble qu'on rêve depuis de longs mois. Pas de tendance madeleine à la Proust, le café crème sentait vaguement la pisse et le croissant le renfermé"

Ici et bien plus : http://is.muni.cz/th/5583/ff_d/Text_prace.pdf
noir_v8

Thriller. Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.




Les Beaux Crimes du Xixe Siècle


Les Beaux crimes
« Dans la première moitié du XIXe siècle, la littérature et les journaux explorent de nouveaux modes de traitement des matières criminelles. Les relations romancées de «beaux crimes», les causes et souvenirs judiciaires, prennent le relais des comptes-rendus arides de la chronique des tribunaux et des résumés édifiants et moralisateurs de faits divers des feuilles volantes, des complaintes et des récits de vies de brigands de la Bibliothèque bleue. Elles assouvissent la curiosité des lecteurs et entretiennent la fascination pour les figures de criminels d'exception et les drames de cour d'assises. »
 crime
«  La naissance du journal à grand public appuie son développement sur cet intérêt pour le crime et sur le succès du roman-feuilleton. Le Petit Journal, premier de ces quotidiens d'un genre nouveau, fait ses choux gras du roman judiciaire inventé par Émile Gaboriau et du fait divers qui montrent sous un jour nouveau le travail de la police. Les lecteurs en redemandent. »
 crime 2
«  À une époque où le journal se voit interdire le traitement des matières politiques, les journalistes et les romanciers s'emparent en priorité des matières sensationnelles qu'ils font circuler dans toutes les rubriques du journal, entretenant volontairement une ambiguïté sur le statut du texte. Réalité ou fiction? peut se demander à bon droit le lecteur. Le petit reportage conquiert une forme de notoriété et fait naître une véritable fièvre de l'enquête. Le reporter, jusqu'alors simple tâcheron du journal, entre bientôt dans la fiction pour assumer à son tour le rôle d'enquêteur. »
 crime 3
«  Dans un second temps, cette étude envisage le roman policier dans ses rapports au monde contemporain et met en relief la richesse de son contenu. Le roman policier du XIXe siècle, à vocation réaliste, tend à se présenter comme un document fidèle sur le fonctionnement des institutions et des codes qui régissent la société. Témoin de son époque, il donne à voir à la fois l'endroit et l'envers de la vie contemporaine. Les thèmes qu'il développe font écho aux préoccupations de son époque, aux inquiétudes et à l'étonnement d'une société qui vit les mutations profondes de la civilisation industrielle et urbaine comme une agression et s'interroge sur ses conséquences. »
 crime 4
«  Il reflète les peurs de ses contemporains, liées aux dangers nouveaux de la société, mais aussi leurs espoirs, fondés sur les progrès scientifiques et techniques. Ces romanciers ont fait œuvre de précurseurs et ont réjoui en leur temps des milliers de lecteurs avides de lire « la suite au prochain numéro ». Pour ces raisons, ils méritent de sortir de l'ombre dans laquelle le temps et une mémoire oublieuse les ont relégués »
http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/DE_LAVERGNE_Position.pdf
crime 6

Thriller. Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire