American Airlines

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Thierry Brun, Editions Kubik, American Airlines

dimanche 7 août 2016

Interview Bernard Minier Roman

A54 ans, Bernard Minier fait partie de ces hommes profondément marques par leur adolescence. Pour nous raconter sa «putain d'histoire », l'auteur s'est d'ailleurs glisse dans la peau d'un jeuneAméricain dc 16 ans.

 

 






RD. : Votre héros, Henry, vous ressemble-t-il quand vous aviez son âge?
 
B.M. : Oui, je me retrouve en lui. C'est la première fois que j'ai autant puisé dans mes souvenirs.
Il y a des tas de choses qui ont resurgi en moi. L'adolescence est un moment difficile, le personnage émerge de l'enfance, c'est un risque-tout. Henry est courageux, et, en même temps, il se pose la question de son identité, de son appartenance à une communauté.
 
 

RD. : Quand on lit votre livre, on a l'impression de se trouver au milieu des éléments déchaînés. Quel est votre secret?

B.M. : Je connaissais la région de Seattle par la série Twilight, j'avais entendu parler de sa nature sauvage et hostile, avec ses arbres immenses de 60 mètres de haut. Mais pour recréer l'atmosphère, je suis allé sur place, à la saison où il pleut le plus. Je me souviens d'une traversée sur le ferry pour me rendre sur une de ces îles déchiquetées du Pacifique. J'étais complètement trempé, frigorifié dans mon coupe-vent.
 
 

RD. : Pourquoi avoir planté votre décor sur une île et pourquoi choisir ce nom de Glass Island?

B.M. : L'île est une société humaine en réduction où un événement va provoquer des tensions très fortes et installer la peur. C'est un endroit isolé du reste du monde, mais son système dc surveillance informatique le rend très ouvert. Glass Island, c'est l'île dc la transparence.
 
 


 

RD. : Pensez-vous qu'on pourra mettre un jour une limite à cette surveillance? Avez-vous peur d'Internet pour vos enfants ?

B.M. : La fin de la vie privée est une évolution inéluctable. Heureusement, j'ai de grands enfants, trentenaires, qui ont échappé à Facebook. Mais je suis très pessimiste pour les générations à venir. Les jeunes sont connectés jour et nuit, et prêts à renoncer à leur liberté.
 

RD. : Les gens ont-ils tous des petits secrets à cacher ?

B.M. : Oui, tout le monde a une part de son intimité qu'il ne veut pas dévoiler. Il y a plusieurs facettes en chacun de nous. Le roman est une forme de mensonge qui dit plusieurs vérités.



La suite ici : www.editions-trajectoire.fr/.../2015-06-11-1624@FRANCE_DIMANCHE%20(1).pdf

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