La Mort du Roman Policier, Polar et Thriller
« Mais où va donc le roman policier ? » s’interrogent beaucoup de critiques dont quelques-uns ont fini par succomber à l’idée que la mort du genre est inéluctable. « Il ne va nulle part, rétorque ironiquement le tandem Boileau-Narcejac. C’est un pommier qui donne différentes variétés de fruits, mais ce sont toujours des pommes. L’erreur, précisément, est de vouloir modifier son essence par des greffes qu’il supporte toujours mal »."
" Depuis les
années soixante-dix du siècle écoulé, et devant l’évolution rapide du
roman policier, la multiplication de ses branches (roman de suspense,
roman noir, néopolar, roman d’espionnage, polar humoristique, polar
historique, polar mythique, etc.) et l’apparition de nouvelles formes
romanesques mi-littéraires, mi-policières, les théoriciens commencent
cependant à s’interroger sur l’avenir de la littérature noire et les
risques qu’elle court si elle poursuit ses « mues » successives. "
" Le
présent projet d'ouvrage collectif invite les universitaires et les
jeunes chercheurs à réfléchir sur les nouveaux avatars du roman policier
en étudiant par exemple les enjeux de l’écriture policière subversive
et les principales stratégies de détournement, la réception des romans
policiers hybrides, le coefficient du style « littéraire » dans le
polar, et les nouvelles approches théoriques et méthodologiques pour
aborder les avatars contemporains du roman policier."
" Dans son article « Les avatars
d’un genre protéiforme », Marc Lits remarque à juste titre qu’à force
d’interagir avec le roman littéraire (le « roman roman » pour reprendre l’expression de Japrisot), « le
genre semble peu à peu se diluer dans la sphère plus englobante de la
littérature, comme si son insertion dans la paralittérature arrivait à
son terme, celle-ci ne servant que de purgatoire avant une
reconnaissance institutionnelle » "
" Le sort que va
connaître le genre à partir des années quatre-vingt va infirmer cette
thèse car, des greffes, le roman policier va en subir une infinité (et
des plus fantasques aussi) sans que cela ne diminue en rien son succès
littéraire, sériel et cinématographique.
C’est que les auteurs policiers
ont compris, plus ou moins tardivement (si l’on adopte comme repère le
coup de génie de la Reine du crime dans Le Meurtre de Roger Ackroyd), que la transmutation relève de l’essence même de la littérature noire : « Les
grands textes de la littérature policière enfreignent les lois du
genre. C’est l’effet de leur liberté créatrice autant que d’une
propension à surenchérir dans le surprenant, dans l’inédit. […]
L’hypothèse est donc que certains textes policiers parmi les plus
construits se distinguent par le traitement désinvolte qu’ils font subir
à la structure de base et par la crise qu’ils ouvrent dans le genre
dont ils se réclament »"
La suite ici : http://calenda.org/373317
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