Terminus Belz, d'Emmanuel Grand . Auteur Français. Chronique
" Avec son premier roman, Emmanuel Grand a décidé de jouer la carte de
la complexité et avec le feu en mêlant ainsi croyances populaires, quasi
huis-clos sur une île presque coupée du monde, et réseaux mafieux
d'Europe de l'Est. Si tout cela est incontestablement original, c'est
tout aussi indubitablement casse-gueule et c'est avec la crainte de voir
l'intrigue s'enliser dans le thriller ésotérique mâtiné de publicité
Petit Navire que l'on a ouvert Terminus Belz.
Bien nous a pris, pourtant, d'engager cette lecture qui, disons le tout
de suite, s'est avérée finalement bien agréable. Cela tient avant tout à
trois éléments dont Emmanuel Grand a su s'assurer la maîtrise.
C'est d'abord l'atmosphère étouffante de l'île, véritable forteresse
avec ce que cela comprend en termes de protection et d'enfermement.
Catapulté dans ce vase clos, Marko, l'étranger, perturbe le quotidien
des îliens, cristallise curiosité et méfiance et se trouve confronté à
une communauté sur laquelle pèse le poids des légendes traditionnelles,
d'une religion à laquelle viennent se mêler les croyances païennes.
C'est ensuite les personnages de Marko, Joël et Papou, les plus aboutis
de tous. Complexes, agités par de violents conflits intérieurs, ils
sont la colonne vertébrale de l'ouvrage, ceux qui lui donnent
véritablement de la chair.
C'est enfin, et on peut le saluer, la capacité à jouer avec les
apparitions de l'Ankou sans pour autant – ou presque – verser dans le
grand guignol. Cette relative finesse dans l'utilisation du fantastique
est pour beaucoup dans la réussite de l'ouvrage."
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