Les Beaux crimes
«
La naissance du journal à grand public appuie son développement sur cet
intérêt pour le crime et sur le succès du roman-feuilleton. Le Petit Journal, premier de ces quotidiens d'un genre nouveau, fait ses choux gras du roman judiciaire inventé par Émile Gaboriau et du fait divers qui montrent sous un jour nouveau le travail de la police. Les lecteurs en redemandent. »
« À une époque où le journal se voit interdire le traitement des matières politiques, les journalistes et les romanciers s'emparent en priorité des matières sensationnelles qu'ils font circuler dans toutes les rubriques du journal, entretenant volontairement une ambiguïté sur le statut du texte. Réalité ou fiction? peut se demander à bon droit le lecteur. Le petit reportage conquiert une forme de notoriété et fait naître une véritable fièvre de l'enquête. Le reporter, jusqu'alors simple tâcheron du journal, entre bientôt dans la fiction pour assumer à son tour le rôle d'enquêteur. »
«
Dans un second temps, cette étude envisage le roman policier dans ses
rapports au monde contemporain et met en relief la richesse de son
contenu. Le roman policier du XIXe siècle, à vocation réaliste, tend à
se présenter comme un document fidèle sur le
fonctionnement des institutions et des codes qui régissent la société.
Témoin de son époque, il donne à voir à la fois l'endroit et l'envers de la vie contemporaine. Les thèmes qu'il développe font écho aux préoccupations de son époque, aux inquiétudes et à l'étonnement d'une société qui vit les mutations profondes de la civilisation industrielle et urbaine comme une agression et s'interroge sur ses conséquences. »
« Il reflète les peurs
de ses contemporains, liées aux dangers nouveaux de la société, mais
aussi leurs espoirs, fondés sur les progrès scientifiques et techniques.
Ces romanciers ont fait œuvre de précurseurs et ont réjoui en leur
temps des milliers de lecteurs avides de lire « la suite au prochain numéro ». Pour ces raisons, ils méritent de sortir de l'ombre dans laquelle le temps et une mémoire oublieuse les ont relégués »
http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/DE_LAVERGNE_Position.pdf
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