The Misfits. Quand le livre raconte le film d'un amour perdu.
LES MISFITS | ||||||
Arthur MILLER
Traduit par René MASSON |
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Les Misfits est né du désir d'Arthur Miller d'offrir à sa femme, Marilyn Monroe, un grand rôle dramatique. Ainsi naquit un film mytique (en français Les Désaxés), réalisé par John Huston. |
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Années 50, Reno, Nevada, capitale de l'industrie matrimoniale et des machines à sous. Divorcée et désenchantée, Roslyn Tabor se lie d'amitié avec un groupe de « désaxés » composé d'un cow-boy vieillissant, d'un mécanicien au coeur brisé et d'un cavalier de rodéo usé par le temps. À travers leur mode de vie, Roslyn éprouve ses premières sensations de liberté, d'euphorie et de passion. Mais lorsque son idéalisme innocent se heurte à une réalité plus brutale, Roslyn doit prendre le risque de perdre leur amitié... et le seul véritable amour qu'elle ait connu. « Ni roman, ni pièce de théâtre ni découpage cinéma », comme l'auteur en convient dans sa préface ; l'histoire des Misfits a été conçue comme un film. Écrit pour Marylin Monroe alors qu'ils étaient sur le point de se marier, ce petit texte dense met en scène des personnages marginaux, aux prises avec leurs rêves, perdus dans la société marchande de l'american way of life. Quand l'Amérique mythique du passé est confrontée à sa modernité étouffante... Une page de comédie humaine sur fond de prairie du Nevada...." Arthur Miller (1915-2005) est né à New York, dans une famille d'immigrants juifs polonais, et a grandi à Brooklyn puis à Harlem. Dramaturge, écrivain et essayiste, son écriture est influencée par la Grande Dépression, qui ruina son père, et l'antisémitisme, dont il fut victime lorsqu'il commença à travailler. Il est l'auteur d'une vingtaine de pièces. Mort d'un commis voyageur (1949) – qui remportera le prix Pulitzer – et Les Sorcières de Salem (1953) lui apportèrent une renommée mondiale. Il a également écrit quelques scénarios, dont celui des Désaxés (The Misfits), réalisé par John Huston en 1961, dans lequel joue Marilyn Monroe, qui fut son épouse de 1956 à 1961. |
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"...Il est des films hantés par leurs tournages chaotiques, tourmentés par
leurs interprètes, ces stars-aux-destins-tragiques comme ont pu les nommer
des exégètes affamés de scandale, pour finir ensevelis sous une épaisse
couche de « légende » dont Hollywood raffole, estampillées « films maudits ».
The Misfits est de ceux-là. Comment dès lors en parler le plus fidèlement
possible sans tout mélanger ? En se débarrassant d'office de
cette légende poisseuse, si troublante que puisse être sa prégnance
avec le film.
"...D'abord, bien sûr, il y a Marylin : ses retards à répétition, sa dépression
dans ce qui restera son ultime film (achevé), son couple avec Arthur Miller,
auteur du scénario, se défaisant au fil du tournage. Ensuite, le décès
subit de Clark Gable deux semaines après la fin de la réalisation.
Enfin, Monty Clift, frêle rescapé d'un récent accident de voiture
qui l'avait laissé dévisagé. De là à en conclure que, déjà, ce sont
des « misfits » en souffrance - « désaxés » en véèffe, mais le mot
signifie plutôt « marginaux », « inadaptés » à leur environnement
extérieur - qui s'engagent dans ce film, il n'y a qu'un pas,
à ne franchir que prudemment. Il s'agit surtout de cette
fragilité exacerbée que tous ont léguée à leurs personnages,
à moins que ce ne soit l'inverse..."
"...Dérive. Que faire de sa vie quand on a perdu ses illusions ?
Est-il encore question d'en profiter à Reno ( Nevada ), qui ne
laisse augurer que vivotage et ennui mortel à noyer dans le whisky?
C'est là que vit Roslyn, femme plus tout à fait jeune aux
formes généreuses, qui attire encore d'encombrants
regards masculins. Mais si le cadre est ainsi tristement esquissé,
c'est pour mieux, et vite, s'en échapper.
Déjà, la voilà qui divorce douloureusement d'un mari insignifiant.
Dès lors, c'est aussi la ville qu'elle s'apprête à quitter car
à sa dérive, il faut bien un point de départ et un déclic.
Roslyn abandonne alors ses certitudes face à sa vie menée
jusque là, et entreprend de se frotter aux questions
existentielles qui la pressent. Une mise en danger concrétisée
par sa rencontre avec trois cow-boys errants et désabusés,
Gay (Clark Gable, poignant), Guido (Eli Wallach) puis,
plus tard, Perce (Montgomery Clift), qui l'amènent dans
une maison construite en plein désert du Nevada..."
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