American Airlines

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Thierry Brun, Editions Kubik, American Airlines

samedi 29 août 2015

Paris et le roman noir. Modiano et Jean-Bernard Pouy


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"Le fantôme de Paris tel qui n'est plus, poursuit aussi le héros amnésique du roman pseudo-policier de Patrick Modiano Rue des Boutiques obscures (1978). Son enquête l'amène à travers des quartiers, les souvenirs vagues l'envahissent sans apaiser pour autant. Pour Modiano, Paris n'est pas seulement un plan rempli des noms des rues, son Paris est une ville d'impressions, d'émotions, de sentiments :
« J'avais marché jusqu'à la fenêtre et je regardais, en contrebas, les rails du funiculaire de Montmartre, les jardins du Sacré-Coeur et plus loin, tout Paris, avec ses lumières, ses toits, ses ombres. Dans ce dédale de rues et des boulevards, nous nous étions rencontrés un jour, Denise Coudreuse et moi. Itinéraires qui se croisent, parmi ceux que suivent des milliers et milliers de gens à travers Paris, comme mille et mille mille petites boules d'un gigantesque billard électrique, qui se cognent parfois l'une à l'autre. Et de cela, il ne restait rien, pas même la traînée lumineuse que fait le passage d'une luciole »
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" Il est quand même rare que Paris soit le sujet principal d'un roman policier. Comme
nous l'avons vu, la plupart des romanciers l'utilisent comme un décor, rarement dépourvu de charme. Même dans la métropole de Jean-Bernard Pouy qui n'est pourtant pas un endroit extrêmement réjouissant, son humour acide vise plus les habitants que la ville elle-même :
« La Place des Invalides s'aplatissait dans le rose du soir. La circulation avait lentement dépéri, et les habitants de ce quartier anesthésiés par le bon goût et l'ennui avaient soit déserté le lieu de travail ministériel, soit réintégré les appartements luxueux où le Journal Télévisé de 20 heures accaparait leurs regards
désespérément inquiets 
»
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" Les différents personnages de Pouy, conformément aux tendances du roman noir, sont déçus de se retrouver à Paris, les gares - premiers contacts avec la ville, suscitent leur aversion particulière :
« En face de la gare de Dunkerque, j'ai acheté une grosse veste en velours fourré. C'est encore l'hiver, ici. J'ai pris un billet pour Paris. Gare du Nord. Ces simples mots, gare du nord, ont fait plus que tout le reste du voyage pour me remettre en phase. Plus que l'odeur du tabac froid et celle des foules de gens pressés, plus que le bruit des haut-parleurs, plus que les interjections en français entendus au comptoir du petit café, bien sûr, je me suis précipité, commandant comme un crétin le café crème croissant dont il semble qu'on rêve depuis de longs mois. Pas de tendance madeleine à la Proust, le café crème sentait vaguement la pisse et le croissant le renfermé" Ici et bien plus : http://is.muni.cz/th/5583/ff_d/Text_prace.pdf
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Thriller. Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.

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