Polar Thriller Chronique organisation secrète. Seconds - L’Opération diabolique.
Seconds - L’Opération diabolique
"...Arthur Hamilton,
banquier d'âge mûr, éteint par sa routine professionnelle comme
conjugale, accepte la proposition d'une organisation secrète qui lui
propose de changer de vie, de nom et de visage. Il devient ainsi Tony
Wilson, plus jeune, plus beau, plus athlétique, plus talentueux... mais
pas forcément plus heureux..."
"..Seconds - L’Opération diabolique pourrait être vu, dans la carrière de John Frankenheimer, comme l’ultime volet d’une impressionnante « trilogie de la paranoïa » débutée avec le célèbre Un crime dans la tête (The Manchurian Candidate - 1962) et poursuivie avec le plus méconnu mais non moins génial 7 jours en mai (Seven Days in May - 1964). "
" Dans ces trois films, le trouble et l’effroi, intimement liés au contexte de Guerre Froide, viennent en effet naître, conjointement, d’une forme impétueuse et du sentiment de malaise provoqué par une menace impalpable, inexplicite.
Mais si dans les deux premiers films cités, c’était l’administration américaine, à travers son Président ou son Etat-major, qui était visée par cette menace sourde, Seconds soumet l’Américain moyen, l’individu lambda, à un questionnement pour le moins angoissant : et si Je était un autre ?..."
"...Fidèle à son habitude - on se souvient par exemple de la sidérante émeute d’ouverture de 7 jours en mai -, John Frankenheimer attaque (le terme est probablement le bon) son film avec une énergie et une débauche d’effets peu communes. "
" Si on arrivait à définir les contours d’un « expressionnisme américain » dans l’histoire du 7ème art, nul doute que John Frankenheimer devrait, en tout cas à ses débuts, être considéré comme l’un de ses chefs de file : déformant ou stylisant la réalité par des biais purement cinématographiques (angles de prises de vues, jeux sur les focales ou les objectifs, resserrement du cadre, montage syncopé...), il parvient en effet comme peu de ses pairs à susciter chez le spectateur une émotion immédiate, quelque part entre la fascination et le vertige. "
" Plusieurs séquences de Seconds s’avèrent parfaitement emblématiques de ce style éminemment personnel : la séquence d’ouverture, donc, dans Grand Central Station - faisant, qui plus est, suite à un générique durant lequel Saul Bass et Jerry Goldsmith auront, chacun à leur manière, contribué à faire naître le malaise - saisit d’emblée par la diversité des moyens mis en œuvre pour faire naître une tension sourde à partir de bien peu (un homme suit un autre dans une gare) : photographie vaporeuse, ambiance sonore indistincte, mouvements de caméra vifs (avec des zooms ou des panoramiques inquisiteurs), cadrage au niveau des pieds ou encore, et de façon assez inattendue, utilisation du procédé de SnorriCam..."
"... Seconds, à son tour, témoigne avec force ironie des illusions d’une Amérique qui, sous prétexte d’accomplir ses rêves, se recroqueville alors dangereusement sur des principes chimériques, sur sa frustration et sur ses peurs.
Seconds - comme son titre original l’indique - parle du mythe consumériste de la seconde chance, de cette idée que l’on peut racheter sa réussite, racheter son bonheur ou racheter sa vie. "
L'opération secrète en détail ici : http://www.dvdclassik.com/critique/l-operation-diabolique-frankenheimer
"...Pour ce faire, Frankenheimer imagine donc une société mystérieuse, nommée l’Organisation, et lui fait adopter tous les contours de la compagnie prospère, allégorie souriante et sinistre à la fois du capitalisme triomphant : « Je voulais qu’ils soient très gentils, comme une banque ou une compagnie d’assurances. Tout à l’air d’être étudié pour vous faciliter la vie, jusqu’au jour où vous refusez de payer la note. »..."
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