Jean Patrick Manchette Social et No Neo Polar. Chronique
Au début du XXe siècle, dans le roman de détective, l'enquêteur (Hercule Poirot ou un autre) incarne le triomphe du Bien sur le Mal, et n'est que la métaphore de l'ordre politique (r)établi.
En 1929, la crise économique, la prohibition et l'explosion d'Hollywood avaient permis a un nouveau genre littéraire de percer : un roman noir et social qui, explosant les frontières du polar, devenait le genre de la part sombre de l'être humain. Le narrateur n'était plus forcément du côté de la loi. Et le style behavioriste (suivre le personnage non par ce qu'il pense, mais par ce qu'il fait) faisait autorité. Agatha Christie prenait une méchante claque.
En 1968, le situationnisme et les évènements sociaux en France allaient devoir trouver une traduction littéraire. Ce serait le "néo-polar”. L'héritage du behaviorisme yankee se trouverait dans une froideur psychologique très " anti-Simenon” . Manchette, situ, graphomane, révolutionnaire méfiant, invente cette écriture clinique, romancée et référentielle, qui dépeindrait froidement le comportement des flics et des tueurs sans s'embarrasser de psychologie. Le "néo-polar français” est né.
On trouverait des romanciers encore actifs : Daeninckx, Pouy, Raynal, Bastid, Vilar et Villard. Dans le roman français d'aujourd'hui, les héritiers de Manchette sont en dehors du genre : Dantec, Houellebecq, ou encore Bénier-Bürckel (dont nous vous parlerons à la rentrée).
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http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/2008/08/16/manchette-le-pape-du-neo-polar-is-not-dead
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