Tu iras en enfer de Stephen Leather, aux éditions First
"...Jack Nightingale n'avait pas eu l'intention de tuer qui que ce soit en cette froide matinée de novembre. Il s'était douché, habillé, s'était préparé du café et un sandwich au bacon, et jamais l'idée de prendre une vie ne lui était passée par la tête…"
http://chroniquesdelarentreelitteraire.com/2010/09/romans-etrangers/tu-iras-en-enfer-de-stephen-leather
" il s'agit avant tout d'un roman policier. Il est gros, volumineux même, mais se lit très vite car construit à la manière d'un Coben et de nombreux thrillers contemporains : des chapitres très courts (parfois une page seulement !) qui s'enchaînent comme les séquences d'un téléfilm nerveux (chaque fin de chapitre équivaudrait à un fondu enchaîné, voire un fondu au noir).
Le style est volontairement dépouillé, assez abrupt, manquant de finesse tout en demeurant vivant, alerte. L'auteur privilégie d'ailleurs, de façon flagrante, les dialogues, qui peuvent prendre plusieurs pages. Malheureusement, ceux-ci ne font guère avancer l'action, ni même la réflexion, et ennuient parfois par leur propension à reprendre régulièrement les mêmes propos, traduisant les mêmes angoisses des personnages (ainsi Jenny, la gentille secrétaire, répétant qu'il faut qu'il se reprenne ; Jack ressassant systématiquement les morts qui l'entourent – comme si le fait d'en dresser la liste en affirmant que « ça n'a pas de sens » ajoutait encore à la tension du moment).
Du coup, on en piaffe d'impatience, d'autant que l'intrigue, quoique convenue, est assez palpitante en soi : Jack va finir par se rendre à l'évidence, son âme ne lui appartiendra plus le jour de son 33e anniversaire (qui est proche, la majeure partie du roman se déroulant sur deux semaines). Tout en refusant cet état de fait (tout simplement parce qu'il ne croit pas à ces absurdités), il va malgré tout tâcher d'en savoir davantage et enquêter tant sur les personnes liées à son père naturel que sur les rites sataniques..."
"...Par ce biais, l'histoire tangue entre la dark fantasy et un thriller classique : plus on avance, plus on y cite des références occultes (avec un détachement plaisant, comme quand ils comptent le nombre d'occurrences lorsqu'on tape « vendre son âme au diable » dans Google). Evidemment, on se doute de la teneur du finale, qui se déroulera forcément au moment de son anniversaire : finira-t-il par y perdre son âme au profit d'un quelconque démon invoqué par son père ? Tout cela n'est-il que la conséquence d'un esprit dérangé et pervers ?
C'est bien dans l'attitude de Jack que l'intérêt se porte : cet homme blasé, fumeur invétéré et amateur de whisky et de bières, refuse de croire dans toutes ces fadaises – mais mieux vaut quand même se préparer au pire, n'est-ce pas ? Parce que, après tout, si jamais c'était vrai…"
Le style est volontairement dépouillé, assez abrupt, manquant de finesse tout en demeurant vivant, alerte. L'auteur privilégie d'ailleurs, de façon flagrante, les dialogues, qui peuvent prendre plusieurs pages. Malheureusement, ceux-ci ne font guère avancer l'action, ni même la réflexion, et ennuient parfois par leur propension à reprendre régulièrement les mêmes propos, traduisant les mêmes angoisses des personnages (ainsi Jenny, la gentille secrétaire, répétant qu'il faut qu'il se reprenne ; Jack ressassant systématiquement les morts qui l'entourent – comme si le fait d'en dresser la liste en affirmant que « ça n'a pas de sens » ajoutait encore à la tension du moment).
Du coup, on en piaffe d'impatience, d'autant que l'intrigue, quoique convenue, est assez palpitante en soi : Jack va finir par se rendre à l'évidence, son âme ne lui appartiendra plus le jour de son 33e anniversaire (qui est proche, la majeure partie du roman se déroulant sur deux semaines). Tout en refusant cet état de fait (tout simplement parce qu'il ne croit pas à ces absurdités), il va malgré tout tâcher d'en savoir davantage et enquêter tant sur les personnes liées à son père naturel que sur les rites sataniques..."
"...Par ce biais, l'histoire tangue entre la dark fantasy et un thriller classique : plus on avance, plus on y cite des références occultes (avec un détachement plaisant, comme quand ils comptent le nombre d'occurrences lorsqu'on tape « vendre son âme au diable » dans Google). Evidemment, on se doute de la teneur du finale, qui se déroulera forcément au moment de son anniversaire : finira-t-il par y perdre son âme au profit d'un quelconque démon invoqué par son père ? Tout cela n'est-il que la conséquence d'un esprit dérangé et pervers ?
C'est bien dans l'attitude de Jack que l'intérêt se porte : cet homme blasé, fumeur invétéré et amateur de whisky et de bières, refuse de croire dans toutes ces fadaises – mais mieux vaut quand même se préparer au pire, n'est-ce pas ? Parce que, après tout, si jamais c'était vrai…"
- Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.