Un livre raconte l'aventure épique du tournage. Dernier Combat.
"Suite à un cataclysme nucléaire, qui a provoqué une incapacité à utiliser ses cordes vocales, seule une poignée d'humains a survécu. Muets, ils mènent des combats pour survivre"
"Il est de bon ton de fustiger systématiquement le travail de Luc Besson,
que ce soit en tant que réalisateur ou producteur. Pourtant, son
premier film, peu connu de la majorité de ses détracteurs, possède pour
seul défaut sa confidentialité. Mieux, on peut clairement dire que ce Dernier Combat est le meilleur film réalisé par Luc Besson, qui se dresse alors malgré lui en porte-parole de toute une génération.
http://www.1kult.com/2010/12/17/le-dernier-combat-luc-besson/
http://www.1kult.com/2010/12/17/le-dernier-combat-luc-besson/
Après avoir réalisé un court-métrage pour faire ses armes avec le même univers (L'Avant-dernier), avec déjà la même équipe (scénario co-écrit avec Pierre Jolivet, qui interprète le personnage principal, face à Jean Réno, et musique signée Eric Serra), Luc Besson part dans l'aventure du long-métrage après une carrière en tant qu'assistant tant en France qu'aux États-Unis.
Fort de cette expérience qui lui permit de rencontrer le futur acteur de Léon et du Grand Bleu quand celui-ci vint se présenter pour un rôle dans Les Bidasses aux grandes manœuvres, il écrit avec son ami Pierre Jolivet cette histoire d'un genre assez atypique dans le cinéma français (même si nous ne pouvons pas ne pas évoquer Malevil de Christian de Chalonge, et un peu plus tard Diesel de Robert Kramer et Terminus de Pierre William Glenn).
Fort de cette expérience qui lui permit de rencontrer le futur acteur de Léon et du Grand Bleu quand celui-ci vint se présenter pour un rôle dans Les Bidasses aux grandes manœuvres, il écrit avec son ami Pierre Jolivet cette histoire d'un genre assez atypique dans le cinéma français (même si nous ne pouvons pas ne pas évoquer Malevil de Christian de Chalonge, et un peu plus tard Diesel de Robert Kramer et Terminus de Pierre William Glenn).
Filmé
dans un superbe noir et blanc en scope et dans des décors
impressionnants (la majeure partie des séquences ont été tournées à
Paris, exceptées les scènes de désert), Le Dernier Combat puise plus son inspiration dans l'esprit Metal Hurlant
de l'époque. Revue culte, celle-ci est dès 1975, et ce jusqu'en 1987,
le porte-parole d'une culture populaire et alternative, que ce soit la
bande dessinée, la littérature (SF et polar en tête), la musique (rock)
et bien évidemment le cinéma."
Il faut vraiment souligner l'importance de Metal Hurlant et son impact sur toute une génération, avide d'une culture mal représentée et méprisée à l'époque.
Besson est un enfant de cet esprit, et il porte en lui la culture Star Wars. Dès lors, il n'est pas étonnant que le premier film du futur metteur en scène du Cinquième élément appartienne à la science fiction.
Besson
semble de plus vouloir se mettre systématiquement des obstacles pour la
création de sa première réalisation. En plus du sujet moribond chez
nous, Le Dernier combat est filmé en noir et
blanc, assez déconcertant pour le grand public (à l'époque fleurissent
sur les télévisions les versions colorisées et recadrées de tout un
patrimoine cinématographique). En sus, aucun mot n'est prononcé pendant
tout le film.
Besson parvient à ne pas céder aux tics de réalisation qui pourraient s'associer à ce choix (écrits, mimes intempestifs, mise en scène didactique à outrance), qui sont parfois le cas des premiers essais cinématographiques. De plus, il arrive à ne pas céder à la simple mise en image d'un scénario, et fait preuve d'une réelle maturité en terme de langage cinématographique. Pari osé, donc, mais réussi grâce entre autres à une direction d'acteur sobre (Jean Bouise fait merveille), une imagerie étonnante et aujourd'hui encore sans équivalent et des situations mystérieuses, à l'instar de cette pluie de poissons qui s'abat sur les héros.
Besson parvient à ne pas céder aux tics de réalisation qui pourraient s'associer à ce choix (écrits, mimes intempestifs, mise en scène didactique à outrance), qui sont parfois le cas des premiers essais cinématographiques. De plus, il arrive à ne pas céder à la simple mise en image d'un scénario, et fait preuve d'une réelle maturité en terme de langage cinématographique. Pari osé, donc, mais réussi grâce entre autres à une direction d'acteur sobre (Jean Bouise fait merveille), une imagerie étonnante et aujourd'hui encore sans équivalent et des situations mystérieuses, à l'instar de cette pluie de poissons qui s'abat sur les héros.
Les
plans sont magnifiquement composés, et c'est par la mise en scène que
passe le récit. On a du mal à imaginer que la grande majorité du film a
été tournée dans des chantiers de Paris, où l'ambiance
post-apocalyptique est reproduite à merveille. Il faut dire que Besson compense son budget limité (même si il sera très largement dépassé) par un soin dans les nombreux détails.
Le
scénario mélange avec finesse et rythme des combats et des poursuites
homériques, des séquences intimistes et un humour qui a la force de ne
pas créer une distanciation du spectateur. La grande force de Besson
a toujours été de raconter des histoires simples et universelles,
parlant à tous. On pense à ces grands récits antiques, à ces
affrontements de chevaliers, à ces duels de plaines de l'ouest. Mieux,
après plus de 25 ans derrière lui, hormis la musique terriblement eighties d'Eric Serra, Le Dernier combat a gardé intact sa puissance immersive sans prendre une seule ride.
Le
cinéaste signe ici un film qui possède la rage et la frustration d'une
génération qui ne se reconnaît pas dans le cinéma français de cette
époque. Ici, Besson, faisant preuve de génie, se place de fait en grand
frère cinématographique. Il trace avec quelques autres une voie qui sera
prise pendant à peu près 20 ans par une poignée de cinéastes et qui
durera jusqu'au début des années 2000. On peut citer parmi eux Jan Kounen, Mathieu Kassovitz, Christophe Gans, Yann Piquer, Alain Robak.
- Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.
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