"... Dans la majorité des travaux portant sur le rap français, le lien entre rap et banlieue est présenté comme allant de soi. Cette évidence se présente parfois sous la forme d'une évaluation mi artistique mi politique : le rap vaudrait surtout, voire seulement, par ce qu'il dirait des banlieues et/ou de sa jeunesse. Elle passe d'autres fois par une définition du rap comme « expression incontestée et presque caricaturale de la jeunesse des cités».
Ces analyses s'appuient sur l'origine sociale et géographique qu'elles prêtent aux artistes et aux amateurs de rap. Elles mobilisent également une analogie entre les ghettos des États-Unis et les cités françaises, et s'autorisent, en les citant, des multiples chansons de rap qui évoquent la banlieue depuis le début des années 1990.
Elles s'inscrivent dans la continuité de représentations partagées par une majorité d'artistes, d'amateurs, et de commentateurs publics. Mais face à ce consensus, plusieurs interrogations demeurent...."
Le flow décrypté ici : http://www.contretemps.eu/lectures/lire-postface-louvrage-r%C3%A9%C3%A9dit%C3%A9-histoire-rap-en-france-karim-hammou
"...En son sens premier, la banlieue est le territoire autour d'une ville sur lequel cette dernière peut exercer son autorité. Pour autant, personne ne voit Neuilly-sur-Seine ou Versailles comme « la banlieue de Paris ». En effet depuis longtemps, ce vocable n'est plus associé au découpage administratif qu'il désigne étymologiquement, ni même à une zone spatiale précise. La banlieue constitue plutôt une métaphore territorialisant des peurs sociales,4 et associer une pratique ou des personnes à la banlieue, c'est le plus souvent les associer à ces peurs..."
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