Le technopolar
"...Cette niche est à la frontière de trois genres différents: le polar proprement dit, le roman d'espionnage et la science-fiction..."http://polarophiles.lescigales.org/niches.html
On est dans la SF si le contexte technologique est radicalement différent de celui que nous connaissons, donc pas seulement une simple anticipation à court terme de développements technologiques prévisibles ou même expérimentaux, mais un monde carrément futuriste.
On est dans le roman d'espionnage ou le technothriller, rappelons-le, si ces technologies avancées sont le fait d'organisations, généralement occultes et malfaisantes ou encore d'organisations militaires. Un auteur comme Tom Clancy, dont la technologie est une marque de commerce, se situe clairement dans ce dernier genre.
Le technopolar gravite actuellement autour de deux pôles majeurs: l'informatique et les biotechnologies. Même si tous les polars contemporains intègrent les réalités informatiques actuelles (Internet, les méga-bases de données, le cellulaire, le GPS, etc.), les technopolars en font le lieu même du crime et de l'enquête: cyberattaques, cybersurveillance, empoignades virtuelles sur les serveurs, Big Brother, voilà le carburant du thriller informatique.
À condition, bien sûr, que l'on se situe à la fine pointe et que les inévitables explications techniques dont est truffé le roman soient assez neuves pour être intéressantes. C'est donc une niche qui vieillit très vite et très mal. Il est amusant de voir des enquêteurs des années 1990 se faire expliquer longuement par des hackers boutonneux et chevelus les merveilleuses possibilités futures d'Internet ou des logiciels de reconnaissance vocale!
L'autre pôle concerne les biotechnologies: les technopolars à base de clonage foisonnent actuellement. Une dernière sous-niche, probablement promise à un brillant avenir, est celle de l'écothriller, qui exploite elle aussi les technologies, mais en leur donnant le rôle des méchants. En capitalisant sur les dégâts environnementaux (qu'ils soient une conséquence de l'activité commerciale de multinationales ou l'oeuvre de terroristes), on récupère alors les éléments qui avaient fait le succès des romans de catastrophe dans les années 1970.
Un nom vient tout de suite à l'esprit: celui de Michael Crichton, un auteur polygraphe, capable du meilleur et du pire, parfois identifié à la SF, qui a toujours le flair pour exploiter, sur le mode populaire, le dernier sujet scientifique à la mode.
Dans le genre plus spécifiquement polar, Douglas Preston et Lincoln Child (et Child particulièrement dans ses romans en solo), quant ils ne font pas dans l'archéologie, flirtent souvent avec cette niche.
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