TESIS
Alejandro Amenábar
" Angela (Ana Torrent) est étudiante en communication de l'image et prépare une thèse sur la violence dans les médias. À la recherche de vidéos choc comprenant des meurtres, elle découvre un jour le corps de son directeur de recherche dans la salle de projection de l'université. Elle vole la cassette vidéo qu'il regardait avant de mourir et décide de mener l'enquête avec Chema (Fele Martínez), un passionné de cinéma extrême, avec qui elle va découvrir l'existence d'un réseau de snuff movies dans l'enceinte même de l'université. Mais le chemin d'Angela va un jour croiser celui de Bosco (Eduardo Noriega), séduisant jeune homme qui semble toutefois avoir le profil du tueur…"
" En 1995, le thème du snuff movie n'est pas encore totalement popularisé. Pas en Europe, du moins : si l'on exclut Vidéodrome (1985), à l'époque où Cronenberg était encore un cinéaste d'horreur et pas un « réalisateur cannois » et l'excellent Hardcore
(Paul Schrader, 1979), qui ont tous les deux connu un accueil difficile
de notre côté de l'Atlantique, il ne reste alors plus que le légendaire
Snuff (Michael & Roberta Findlay, Alan Shackleton, 1977), pourtant toujours inédit dans les pays du Vieux Continent. "
"On peut alors considérer Tesis comme le pionnier du film de fiction à parler du snuff movie en Europe. L'idée d'Amenábar est très forte, car il utilise le thème pour parler du rapport entre l'humain et l'image et de la fascination que l'on peut éprouver envers la violence. La scène initiale installe d'ailleurs ces deux problématiques : une rame de métro est arrêtée et tous les utilisateurs sont priés de descendre après le suicide d'un homme sous l'engin. Angela en fait partie, et ne peut s'empêcher d'essayer d'aller voir le corps, tout en affirmant, plus tard dans le film, qu'elle refuse d'être fascinée par la violence. Et si, après tout, cette fascination était plus forte ? Si elle était innée, et qu'il est impossible de s'en débarrasser ? Amenábar n'a pas la prétention d'apporter de réponse, mais il a l'intelligence de se poser la question, et, donc, de nous la poser aussi."
"On peut alors considérer Tesis comme le pionnier du film de fiction à parler du snuff movie en Europe. L'idée d'Amenábar est très forte, car il utilise le thème pour parler du rapport entre l'humain et l'image et de la fascination que l'on peut éprouver envers la violence. La scène initiale installe d'ailleurs ces deux problématiques : une rame de métro est arrêtée et tous les utilisateurs sont priés de descendre après le suicide d'un homme sous l'engin. Angela en fait partie, et ne peut s'empêcher d'essayer d'aller voir le corps, tout en affirmant, plus tard dans le film, qu'elle refuse d'être fascinée par la violence. Et si, après tout, cette fascination était plus forte ? Si elle était innée, et qu'il est impossible de s'en débarrasser ? Amenábar n'a pas la prétention d'apporter de réponse, mais il a l'intelligence de se poser la question, et, donc, de nous la poser aussi."
"Au-delà de la réflexion apportée par l'auteur, qui pourrait être analysée, discutée et débattue des heures durant, Tesis se veut aussi un vrai thriller dans lequel le suspense prévaut. L'intrigue est, en premier lieu, une enquête classique, et ainsi, Amenábar ne nous détache jamais de l'univers d'Angela : Ana Torrent crève l'écran, backée par un très bon Fele Martínez, donnant à voir l'un des meilleurs tandems d'enquêteurs de l'histoire du cinéma, sans hésitation. Cela peut paraître long, 125 minutes, pour un film d'enquête que les américains auraient certainement réduit à 90, voire 100 minutes, mais tout est là : chaque plan, chaque dialogue, chaque souffle est nécessaire à installer le climat, à entretenir la tension. "
" La dernière demi-heure est à couper le souffle et va de rebondissement en rebondissement, qui parviennent à surprendre même après avoir vu le film cinq, six, dix fois. Tesis n'aurait certes pas été renié par Hitchcock, d'autant qu'Amenábar s'amuse à jouer avec le MacGuffin, tel que le gros Alfred l'avait décrit : ici, il s'agit bien sûr du snuff – de la violence en général –, qui n'est jamais réellement montré, mais qui apparaît suffisamment à l'image pour déranger le spectateur "
http://intervistamag.com/2014/08/tesis-blu-ray/
" En réalité, c'est sur le son que s'amuse le cinéaste, puisqu'il se plaît à faire partager les cris horribles des victimes tout en ne faisant jamais savoir ce qu'il peut bien se passer dans l'écran. Réaliser un bon thriller, c'est peut-être simple comme bonjour, mais c'est bien souvent dans le dosage des ingrédients que l'on se plante, et le premier film d'Alejandro Amenábar peut – doit – aisément servir de leçon dans l'usage intelligent du suspense."
- Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.
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