Let the Right One In
« ...Chute de neige disparate sur fond noir suivie du plan d'un jeune garçon blême,
à moitié nu, affichant un regard candide face à l'arrivée de ses
nouveaux voisins. L'introduction de Let the Right One In se veut mystérieuse, poétique avant tout et hommage à une ère de glaciation gothique... »
« ...La jeune vampire s'exécute en ignorant les conventions de pacotille d'une mythologie populaire pour devenir terrifiante au niveau le plus primitif de la pensée.
Finis les gousses d'ail, les crucifix et le docteur Van Helsing ; le
mort-vivant est une créature innommable qui ne se définit jamais
elle-même, qui ne cache jamais son innocence fatale derrière la logistique d'un code de bataille pré-établi par une légion de films précédents. Létales, simples et dénuées d'une volonté de spectaculaire,
les apparitions de celle-ci sont rares, froides et mesquines pour sa
part, et sans jamais de panique venant de ses cibles endormies. Et
pourtant, le monstre de Let the Right One In est bien incarné par une jeune fille de douze ans... »
« ..Un bloc appartement plus loin, Oskar
vit chez sa mère. Celle-ci est insouciante et ne voit en son fils
qu'une image de son ex-mari alcoolique et reclus. Quand il fait face à
ses agresseurs (camarades d'école), il est trop doux, trop timide
pour pouvoir se défendre des autres pas plus grands que lui. À côté de
sa résidence se cachent Eli et son père habitant un petit logement dont
ce dernier est le seul à sortir lorsque la nuit s'annonce assez sombre
pour la récolte sanguinaire préparée en donation pour
sa propre fille. Pendant les emplettes du parternel, cette dernière se
liera alors rapidement d'amitié avec Oskar; lui n'ayant personne d'autre
vers qui se tourner, elle y voyant le premier humain à ne pas la répugner. »
« Amour impossible, mais aussi amitié impossible, Let the Right One In montre cette escalade unique chez les deux enfants jusqu'au point où ils s'uniront par un pacte de sang
ad vitam eternam. Il s'agit d'une opposition symétrique entre la bonté
originelle de l'homme et ses propres démons qui se renverse lorsqu'on
découvre qu'Oskar vit continuellement sous la pression d'une éruption de violence causée par son passé. Inversement à Eli qui, elle, ne veut plus causer le mal, celui-ci étant la raison de son isolement. (« C'est bien parce que tu ne peux pas, puisque tu voudrais bien te venger, tandis que moi, je suis violente parce que je n'en ai pas le choix »). »
« Le crédit principal du film vient ensuite lorsque cet apprentissage
de la violence passe par plusieurs leçons de vie pratiques. La scène où
Oskar fait souffrir sa petite amie par ignorance des conséquences, par
exemple, s'avère très représentative de l'ensemble (jeu de puissance de la part du jeune garçon, Eli décide de rentrer sans autorisation verbale chez lui à sa demande).
La voyant souffrir ainsi dans une image forte et troublante où du sang s'écoule de tous ses orifices, Oskar hurle son invitation et s'excuse à la manière d'un enfant qui aurait infligé trop de douleurà son nouveau jouet. C'est donc par sa confrontation à un univers sordide et à une violence indispensable à la survie que la mélancolie du jeune homme devient le guide de bien plus qu'une réflexion sur la nécessité de la violence... »
http://www.panorama-cinema.com/V2/critique.php?id=122
La voyant souffrir ainsi dans une image forte et troublante où du sang s'écoule de tous ses orifices, Oskar hurle son invitation et s'excuse à la manière d'un enfant qui aurait infligé trop de douleurà son nouveau jouet. C'est donc par sa confrontation à un univers sordide et à une violence indispensable à la survie que la mélancolie du jeune homme devient le guide de bien plus qu'une réflexion sur la nécessité de la violence... »
http://www.panorama-cinema.com/V2/critique.php?id=122
- Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire