AU NOM DE LA MAFIA
Outre-Alpes, les livres consacrés à la Mafia constituent un genre à
part entière. Côté fiction, de Giancarlo De Cataldo à Gioacchino Criaco,
on ne compte plus les avocats, magistrats ou policiers ayant exploité
le filon, avec plus ou moins d'authenticité ou de talent.
"Publié en 2007, Gomorra, du journaliste Roberto Saviano, documentaire
très informé sur la Camorra napolitaine, a assuré à son auteur une
renommée internationale comme l'obligation depuis de vivre sous
protection policière. Nonobstant cette abondante production, le livre de
Fabrizio Gatti, grand reporter à l'hebdomadaire de centre gauche
L'Espresso, apporte un témoignage assez exceptionnel sur une réalité où
l'Etat italien se débat sans fin, passant de la déclaration de guerre à
l'armistice quand il ne s'agit pas de collaboration pure et simple.
http://www.marianne.net/Des-polars-pour-la-plage_a240368.html?com
On ne reprochera pas à Gatti d'avoir cavalé derrière le succès puisqu'il a attendu près de vingt ans avant de mettre en forme le fruit d'une longue enquête menée sur la Mafia dans les années 90. Dans le droit-fil du journalisme en immersion porté au rang de méthode d'investigation (au demeurant contestée) par l'Allemand Günter Wallraff, Gatti s'était déguisé en employé du gaz afin d'observer les agissements de bandes criminelles dans la banlieue de Milan.
A cette occasion, il fait la connaissance de Rocco, jeune tueur de 20 ans, plongé dans le tourbillon des règlements de comptes entre clans et dont on suit le cheminement hésitant vers la rupture avec l'organisation et la décision de collaborer avec la justice. C'est un parcours de repenti comme on en a peu lu parce que raconté à la première personne, choix stylistique que le journaliste-écrivain s'applique à lui-même, donnant au livre toute la richesse née d'une expérience individuelle."
"Le lecteur capable d’aller au-delà de la couverture légèrement
racoleuse du dernier ouvrage de Fabrizio Gatti découvrira que ce dernier
n’est pas le genre de journaliste qui se contente de fréquenter les
dîners en ville ni de courir les conférences de presse. Il aime se
frotter à la réalité la plus âpre.
Après avoir partagé le sort de ceux qui risquent leur vie pour venir travailler en Europe dans Bilal, sur la route des clandestins, dans Au nom de la mafia, récemment paru aux éditions Liana Levi, il revient sur les “années de la peste” (titre original de l’ouvrage paru en Italie), ces années 1990 au cours desquelles l’Etat italien semble avoir voulu livrer une lutte générale contre les organisations mafieuses (dans le titre français le terme “mafia” semble surtout désigner toutes les sociétés criminelles de façon globale c’est-à-dire aussi bien la camorra que la n’drangheta). L’ouvrage raconte l’échec de ce combat qu’il a pu suivre de près en tant que journaliste.
Après avoir partagé le sort de ceux qui risquent leur vie pour venir travailler en Europe dans Bilal, sur la route des clandestins, dans Au nom de la mafia, récemment paru aux éditions Liana Levi, il revient sur les “années de la peste” (titre original de l’ouvrage paru en Italie), ces années 1990 au cours desquelles l’Etat italien semble avoir voulu livrer une lutte générale contre les organisations mafieuses (dans le titre français le terme “mafia” semble surtout désigner toutes les sociétés criminelles de façon globale c’est-à-dire aussi bien la camorra que la n’drangheta). L’ouvrage raconte l’échec de ce combat qu’il a pu suivre de près en tant que journaliste.
Le récit joue sur plusieurs registres: le roman, l’auto-fiction, le
témoignage, la narration historique, l’analyse et la réflexion sans que
cela nuise à son unité. On suit d’une part le récit à la première
personne d’un membre de cette “mafia” de Milan qui, à la suite de la
mort de la plupart des ses amis exécutés par un groupe rival, à la suite
également de son emprisonnement, décide de passer dans le camp des
“repentis”.
http://www.italieaparis.net/actualite/news/fabrizio-gatti-13848/
On comprend ainsi ce qui a pu animer certains à vouloir collaborer avec les autorités. On vit de l’intérieur la prise de conscience par ce personnage, Rocco, de l'absurdité d’une violence débridée, le conflit difficilement surmonté entre l’éthos mafieux et l’amitié, avec, à l’horizon, la possibilité d’une forme de rédemption dans laquelle l’amour et la religion jouent leur rôle."
http://www.italieaparis.net/actualite/news/fabrizio-gatti-13848/
On comprend ainsi ce qui a pu animer certains à vouloir collaborer avec les autorités. On vit de l’intérieur la prise de conscience par ce personnage, Rocco, de l'absurdité d’une violence débridée, le conflit difficilement surmonté entre l’éthos mafieux et l’amitié, avec, à l’horizon, la possibilité d’une forme de rédemption dans laquelle l’amour et la religion jouent leur rôle."
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