Un Mort de Trop.
Alexandra Appers
" Encore un premier roman avec ce Mort de Trop qui place lui aussi la barre très haut pour une entrée en matière (on a trouvé quelques traces d'Alexandra Appers sur le web mais rien qui ressemblait à ça). Direction un village imaginaire (on suppose), Saint Amandla Givray, calé entre la Bourgogne et les montagnes. Un de ces trucs improbables qui ressemble à un bord de route américain mais terriblement franchouille avec son bistrot à la Audiard, où l'on pratique un mélange de picole et de conversations de salon, où l'on vote ce que l'on vote et où la violence à la Deliverance n'est jamais très loin."
" Il y a la mère, la mère et encore la mère, qui se démène à servir les clients, tandis qu'à l'arrière-plan son fils Otis rêve de tout à fait autre chose. Otis, sensible, artiste dans l'âme, est un grand tatoueur en devenir. Il voudrait quitter la place mais n'a pas la permission de minuit, même s'il rêve de tenir dans ses bras musclés la prostituée star du coin, une jolie brune qui éveille ses instincts de jeune mâle chantant. Et puis pouf, la routine : frustration, alcool et c'est l'accident. La jolie brune meurt dans un voile d'amnésie. Otis a sûrement fait le coup. C'était un accident. On planque le cadavre à la cave (merci maman) et la vie continue."
" Otis monte une échoppe de tatouage dans l'arrière salle du rade et c'est la chenille qui redémarre. Appers réussit un boulot splendide. Sa langue est précise, juste ce qu'il faut. Pour dire la vérité, on aime pas trop les tatouages mais ce qu'elle fait d'Otis qui, quand il griffe la peau, entre en communication quasi surnaturelle avec ses clients, est à tomber par terre. Le jeune homme vit de sa passion et soutient l'économie malingre du troquet à la force du laser. Sa mère a besoin d'argent et a probablement perdu la boule. Que ne ferait-elle pas pour son rejeton ? Ce qui surprend ici, c'est la justesse avec laquelle Appers peint le milieu, très redneck pour le coup, dans lequel Otis et sa mère évoluent : misère sociale, frustration du jeune homme, clientèle qui passe comme au bordel, étouffement de la vie quotidienne, ennui et alcool le weekend. Le lecteur suffoque."
Le suite ici : http://fluctuat.premiere.fr/Livres/News/Le-polar-francais-fait-son-redneck-Bussi-Pandolfo-Appers-Colette-4009417
" La France n'est pas belle à voir et ça explique bien des choses. Il y a bien sûr un mort de trop qui fait tout le sel de ce roman qui n'a finalement de policier que le nom. Qui va découvrir le cadavre ? Qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un disparaît ? Le final, là aussi, est l'un des points forts de ce joli ouvrage qui rend à merveille cette sensation d'enfermement qu'on ressent dans ces villes paumées de montagne. Un Mort de Trop donne des envies d'écouter Pavement et de quitter la ville. Il faut mettre les bouts quoi qu'il en coûte. C'est la grande leçon et la vérité n°1 du polar. La seule question qui vaille est celle-ci : comment échapper à son milieu ? "
Alexandra Appers
" Encore un premier roman avec ce Mort de Trop qui place lui aussi la barre très haut pour une entrée en matière (on a trouvé quelques traces d'Alexandra Appers sur le web mais rien qui ressemblait à ça). Direction un village imaginaire (on suppose), Saint Amandla Givray, calé entre la Bourgogne et les montagnes. Un de ces trucs improbables qui ressemble à un bord de route américain mais terriblement franchouille avec son bistrot à la Audiard, où l'on pratique un mélange de picole et de conversations de salon, où l'on vote ce que l'on vote et où la violence à la Deliverance n'est jamais très loin."
" Il y a la mère, la mère et encore la mère, qui se démène à servir les clients, tandis qu'à l'arrière-plan son fils Otis rêve de tout à fait autre chose. Otis, sensible, artiste dans l'âme, est un grand tatoueur en devenir. Il voudrait quitter la place mais n'a pas la permission de minuit, même s'il rêve de tenir dans ses bras musclés la prostituée star du coin, une jolie brune qui éveille ses instincts de jeune mâle chantant. Et puis pouf, la routine : frustration, alcool et c'est l'accident. La jolie brune meurt dans un voile d'amnésie. Otis a sûrement fait le coup. C'était un accident. On planque le cadavre à la cave (merci maman) et la vie continue."
" Otis monte une échoppe de tatouage dans l'arrière salle du rade et c'est la chenille qui redémarre. Appers réussit un boulot splendide. Sa langue est précise, juste ce qu'il faut. Pour dire la vérité, on aime pas trop les tatouages mais ce qu'elle fait d'Otis qui, quand il griffe la peau, entre en communication quasi surnaturelle avec ses clients, est à tomber par terre. Le jeune homme vit de sa passion et soutient l'économie malingre du troquet à la force du laser. Sa mère a besoin d'argent et a probablement perdu la boule. Que ne ferait-elle pas pour son rejeton ? Ce qui surprend ici, c'est la justesse avec laquelle Appers peint le milieu, très redneck pour le coup, dans lequel Otis et sa mère évoluent : misère sociale, frustration du jeune homme, clientèle qui passe comme au bordel, étouffement de la vie quotidienne, ennui et alcool le weekend. Le lecteur suffoque."
Le suite ici : http://fluctuat.premiere.fr/Livres/News/Le-polar-francais-fait-son-redneck-Bussi-Pandolfo-Appers-Colette-4009417
" La France n'est pas belle à voir et ça explique bien des choses. Il y a bien sûr un mort de trop qui fait tout le sel de ce roman qui n'a finalement de policier que le nom. Qui va découvrir le cadavre ? Qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un disparaît ? Le final, là aussi, est l'un des points forts de ce joli ouvrage qui rend à merveille cette sensation d'enfermement qu'on ressent dans ces villes paumées de montagne. Un Mort de Trop donne des envies d'écouter Pavement et de quitter la ville. Il faut mettre les bouts quoi qu'il en coûte. C'est la grande leçon et la vérité n°1 du polar. La seule question qui vaille est celle-ci : comment échapper à son milieu ? "
- Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.
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