« …les méditations silencieuses du commissaire Maigret ne sont pas sans inconvénient ».
" Laissant entendre par là que le rythme des récits où il apparaît en souffre. Et qu'avec un tel personnage « fumant de nombreuses pipes », répondant « évasivement aux questions dont on le harcèle », n'énonçant « ni hypothèses, ni commentaires », ce qu'il appelle « le secret de l'énigme » est faussé."
" On ne peut pas ne pas songer ici à un curieux texte de Paul Morand ayant
servi de préface, en Lord Peter devant le cadavre, un recueil de
nouvelles criminelles de Dorothy Sayers. Je dis curieux car, tout en
faisant l'éloge du roman policier, tout en affirmant
que celui-ci est la littérature de la vie moderne, après que l'homme,
grosso modo, vers, a été « dépossédé de ses miracles », et qu'« un bon
roman détective », comme il est dit, est« toujours une réussite de l'intelligence, un produit de l'imagination la plus vivace», Paul Morand assigne des limites très strictes au genre et refuse, sur un ton péremptoire, de lui octroyer des lettres de noblesse.
« Son rôle, précise-t-il en substance, n'est pas de sonder les ténèbres
des âmes, mais d'actionner des marionnettes par un impeccable mouvement
d'horlogerie. »
Et il renchérit aussitôt sur l'opinion de Dorothy Sayers elle-même par ces mots des plus explicites : « Elle a raison de dire que le roman policier appartient à la littérature d'évasion et non à la littérature d'expression. Son domaine est l'action pure ; il ne pourrait s'arrêter ; ses morts eux-mêmes ignorent le repos, car ils s'agitent et crient vengeance d'un bout à l'autre du livre [...] Pareil à ces danses macabres qui plaisaient à nos aïeux, au moyen âge, il nous montre la Mort, non plus classiquement armée d'une grande fa ux, mais masquée de velours, gantée de caoutchouc, cachée dans des fioles et des seringues, dissimulée dans le canon des brownings, guettant le financier, la femme du monde, le frêle héritier et les mitraillant l'un après l'autre avec toutes les ressources de la science moderne. »
http://www.arllfb.be/ebibliotheque/seancespubliques/23112002/baronian.pdf
" La Mort entre par notre fenêtre, durant notre sommeil, surprend la courtisane dans son bain, l'homme d'État dans son bureau ; elle utilise les ondes, les bactéries, les rayons invisibles, toute notre poésie de silence, de vitesse, de laboratoire »
- Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.
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