"Deux faces,
comme au théâtre – côté cour, côté jardin. La face-voyous est
magnifique, presque épurée. Dessin précis ; on se croirait dans ces
estampes, où tous les détails – tous ! – sont infiniment donnés, à coups
de petites touches plus ou moins éclairées. Peu de personnages : Diego, le frère aîné
(on l'imagine porté par un Johnny Depp, sombre et enfantin, à la fois,
« parfois, il a une fine moustache de Sicilien »). Le « spanish »,
chargé de famille ; le « professionnel du crime » soigneux, méticuleux, à n'y pas croire.
Tellement au point, ses « coups », qu'on se laisse aller (on veut, en tous cas) à la certitude, jusqu'au bout, qu'il ne peut pas tomber ! Archi, le cadet, qu'on adopterait bien, avec des risques, bien sûr. Gamin perdu de toutes les zones. Oz, le jeune copain, qui explose en plein vol ; un seul devoir dans sa vie noire : arroser le ficus de sa mère, morte… « le seul truc vivant qui restait d'elle, à part, sa sœur, ses deux petits frères, et lui ».
http://www.lacauselitteraire.fr/angle-mort-ingrid-astier
Des bandits qu'on ne voudrait pas rencontrer, à Aubervilliers, ou ailleurs : « Souleymane Traore était le genre de beau gosse qui pense qu'un flic est le maillon manquant entre la larve migrante et le rat taupe glabre qu'il avait vus en Ethiopie ». L'argent – pardon ! la tune – est constant ; on en sent presque l'odeur. « T'as compris, gros, j'ai des billets parme plein les poches ! ». Braquages de PMU ; casse de DAB. Vous sortirez du livre, en sachant presque tout faire ! Mais, vous ne ferez pas, car, en écho, en miroir, vous saurez aussi, tout, de la façon – côté police – de vous faire coincer… « trace papillaire digitale recueillie sur l'extérieur de la vitre avant »…
Tellement au point, ses « coups », qu'on se laisse aller (on veut, en tous cas) à la certitude, jusqu'au bout, qu'il ne peut pas tomber ! Archi, le cadet, qu'on adopterait bien, avec des risques, bien sûr. Gamin perdu de toutes les zones. Oz, le jeune copain, qui explose en plein vol ; un seul devoir dans sa vie noire : arroser le ficus de sa mère, morte… « le seul truc vivant qui restait d'elle, à part, sa sœur, ses deux petits frères, et lui ».
http://www.lacauselitteraire.fr/angle-mort-ingrid-astier
Des bandits qu'on ne voudrait pas rencontrer, à Aubervilliers, ou ailleurs : « Souleymane Traore était le genre de beau gosse qui pense qu'un flic est le maillon manquant entre la larve migrante et le rat taupe glabre qu'il avait vus en Ethiopie ». L'argent – pardon ! la tune – est constant ; on en sent presque l'odeur. « T'as compris, gros, j'ai des billets parme plein les poches ! ». Braquages de PMU ; casse de DAB. Vous sortirez du livre, en sachant presque tout faire ! Mais, vous ne ferez pas, car, en écho, en miroir, vous saurez aussi, tout, de la façon – côté police – de vous faire coincer… « trace papillaire digitale recueillie sur l'extérieur de la vitre avant »…
Diego porte une famille,
une histoire espagnole, mais : « je ne suis pas un nostalgique ; je
suis juste fâché pour l'éternité avec mon passé. En duel, avec froideur,
je le descendrais ». Au mitan, comme un rêve incongru,
Adriana, la sœurette, la « petite mésange », celle qui a choisi le
cirque et le trapèze ; autre façon de s'évader, peut-être… ou, tout au
contraire, autres défis ! La femme-pont ; celle qui retient son frère au bord du déshumain.
Et, qui, dans la boucle du roman, tend l'autre main au lieutenant, chef
adjoint de la Police judiciaire – 2ème district. Genre-policier
moderne, quand même, où l'amour traîne au coin de tout commissariat digne de ce nom.
Le rythme,
la construction du livre, alternant (simple, mais si efficace) regards
des tenants de la loi, et ceux des voyous, minuté, par un en-tête de
chaque chapitre : « lundi 27 juin 2011 – 10h50 – Paris XIXè – croisement
du quai de Seine et de la rue Riquet – bar-PMU le Bellerive ». Tout,
mené à train d'enfer, vous faisant avaler les 500
pages, sans presque reprendre le souffle (une poursuite dans le canal
Saint-Martin est digne d'un très grand film américain). C'est peut-être à
cela, qu'on doit, dès le début de penser – belle et forte référence – au Millénium. Milieu de la Presse et « la » Salander, en moins, mais, la violence blafarde au diapason…"
- Découvrir le nouveau roman de Thierry Brun. Editions Le Passage. La Ligne de Tir : Révélation.
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